Moorea, comme toutes les îles polynésiennes, Hawaï, la Nouvelle Zélande et d’autres îles du Pacifique Sud, sont un vestige de cet ancien continent immergé dans l’Océan Pacifique ayant abrité la première grande civilisation humaine. Le centre était Hawaï. Avec l’arrivée des Mères des Étoiles – Êtres de lumière ascensionnés venant des Pléiades – il y a deux cent mille ans, la Lémurie s’est développée spirituellement. Les Pléiadiennes ont ensemencé les humains et apporté ainsi la sagesse divine à l’humanité. Elles ont implanté des codes spirituels au peuple lémurien à travers l’encodage des brins d’ADN -12 brins actifs- permettant une conscience plus éveillée, plus ouverte à soi, à l’autre et à ce qui nous entoure, une conscience bienveillante et aimante envers tous les êtres de la nature quels qu’ils soient. Les Lémuriens furent parmi les premiers à établir un protocole avec Gaia, qu’ils considéraient comme une énergie consciente que vous avez ensuite baptisée Mère Nature. C’est de cette conscience que nous désirons vous entretenir aujourd’hui. Les Lémuriens ont découvert qu’ils pouvaient réaliser un équilibre avec la nature en prenant d’elle et en lui donnant en retour.

Investies du rôle de chamane, les Lémuriennes étaient en connexion privilégiée à la Source créatrice Elles guidaient spirituellement leur communauté et orientaient intuitivement les hommes sur les bateaux vers les bons endroits de pêche. Les hommes acceptaient sans réserve cette situation. L’humanité ne vivait pas à partir du mental mais à partir du cœur. Le cœur des Lémuriennes était empli d’une grande compassion pour elles-mêmes. Il y a environ trente mille ans, le continent aurait commencé à s’enfoncer dans l’océan entraînant l’exode des Lémuriens vers l’Amérique du Sud et d’autres contrées.  

 

Depuis le mois de juillet, les baleines à bosse sont arrivées à Moorea pour mettre au monde leurs bébés. J’ai ce grand désir de faire une randonnée aquatique à leur rencontre.

Peu avant de franchir le pas, un rêve m’éclaire : « ma Famille est le Peuple de la mer. Je suis dans l’eau entourée de centaines de coquillages qui sont des êtres de ma famille. » Ma relation à l’eau se transforme. Je m’exerce à nager avec masque, tuba et palmes. Je l’avais pratiqué en Mer Rouge à la rencontre des dauphins dans un lagon aux eaux calmes. J’étais loin d’être expérimentée pour m’y aventurer en plein océan avec des baleines à bosses, et peut être des requins, mais je suis confiante car je suis bien accompagnée avec une amie guide aquatique depuis une quinzaine d’années et un couple d’amis capitaines et guides aquatiques. Je n’aurais pas osé faire cette expérience sans eux à mes côtés. Je connais leur éthique, leur respect profond pour les baleines gardiennes de la mémoire de l’Humanité et de l’Eau.

Le jour J est arrivé. Alors que la mer était agitée les jours précédents, le matin de notre sortie, la mer est très calme. La première mise à l’eau a lieu proche de la passe de la baie de Cook où un jeune mâle chanteur passe très doucement en-dessous de nous. Même si l’eau n’est pas très claire à cet endroit, il nous laisse le temps de l’observer et de ressentir son énergie. Après un temps passé avec lui, nous reprenons le bateau pour nous diriger vers Temae où nous avons la chance de rencontrer une maman et son baleineau. L’eau est très claire et nous pouvons les voir longuement. Je suis émerveillée. Le baleineau, curieux, s’approche de nous, tourne près de nous, si près que j’ai l’impression qu’il va me toucher avec sa nageoire. Puis il repart jouer près de sa maman. La maman est proche elle aussi. Elle se dresse devant nous toute droite laissant découvrir ses deux belles nageoires pectorales blanches, comme en signe d’accueil et d’ouverture, puis se remet à l’horizontal, son baleineau nageant et jouant sous son ventre. C’est magique. Impossible à décrire. Aucune peur ne monte à mon esprit, seulement un bonheur intense. Je suis envoûtée par tant de beauté et cette grande sagesse divine dégagée par la maman. Une lumière blanche et pure se diffuse dans l’eau à leur contact.

Retournée au bateau après une quarantaine de minutes dans l’eau, je suis dans un état second me sentant enveloppée d’un puissant amour, un amour universel. 

Nous allons faire demi-tour pour rentrer lorsque nous apercevons le souffle d’autres baleines puis leurs nageoires dorsales à la surface. Cinq baleines nagent en direction de la plage de Temae. J’ai le sentiment qu’elles nous disent « de les accompagner quelques instants, qu’elles nous ouvrent une route pour nous conduire dans le monde cristallin, le nouveau monde. » Ce que nous faisons avant de rebrousser chemin pour regagner le quai. L’expérience est accomplie au niveau des énergies. Le mâle chanteur a transmis l’énergie masculine, la maman l’énergie maternante, le baleineau son énergie joueuse et les cinq baleines une énergie d’union et d’harmonie entre le masculin et le féminin.

Là encore, rappelant l’immersion avec les dauphins en Mer Rouge, l’expérience avec la maman baleine et son baleineau m’a amenée à vivre un état de grâce. Bouleversée par tant de beauté et de puissance, je reviens à la terre imprégnée de nouvelles énergies plus lumineuses. Là encore, je veux garder ces moments magnifiquement libérateurs en l’état.

Je passe la nuit et de nombreuses nuits suivantes avec les dauphins, baleines et même globicéphales que je ne connais pas du tout.

Difficile de dire ce que je ressens depuis ce mois d’avril 2019 où j’ai emménagé dans un petit faré à Moorea. Tellement de sensations, de ressentis. Un grand émerveillement tout d’abord. La découverte d’une île magnifique et la splendeur de cette nature si généreuse. Je connecte l’abondance avec notre Mère Terre. La douceur, la paix, la patience, la gentillesse de ses habitants. Ma vie se déroule calmement en compagnie de ma chienne Mikki qui m’apprend beaucoup. Nous vivons toutes deux chaque jour tel qu’il se présente.

Vivre dans les énergies de l’hémisphère sud, énergies féminines, apporte sans aucun doute de nouvelles évolutions. Le premier bienfait m’est donné par le soleil pour recharger mon corps fatigué et lui redonner un souffle. Un nouveau cycle de vie commence.

Entrer dans l’univers polynésien est fascinant. L’héritage Ma’ohi et ses légendes où se côtoient dieux et hommes rythment à nouveau la vie des Polynésiens, après des siècles d’interdits. Reconnaissants envers les richesses que la nature leur offre, ils célèbrent, chaque année autour du vingt novembre, comme leurs ancêtres, la fête des Pléiades –Matari’i i ni’a – qui annonce le retour de l’abondance – Te Auhune – et le retour des ancêtres. L’apparition ou la disparition de la constellation des Pléiades, au lever et au coucher du soleil, divise l’année en deux parties : Matari’i i nia « les Pléiades dessus », saison des pluies et Matarii i raro, saison sèche à partir du 20 mai, « les Pléiades dessous ». Les étoiles marquent le temps polynésien. Ces rituels permettent d’entrer en communion avec les forces naturelles et spirituelles de l’univers. De nombreuses cultures établissent toujours une relation profonde entre les Pléiades – les Sept Sœurs – et l’origine de l’humanité. Hawaïens, Aborigènes, Mayas ou Incas relatent avec la même similitude le mythe de la Création des Sept Sœurs ayant ensemencé la planète, faisant d’elles les sept mères originelles de la Terre.

Moorea, l’île sœur de Tahiti, est la partie émergée du volcan Tohi’e’a dont plus de deux mille mètres sont sous l’océan. Son nom signifie Lézard (Mo’o) Jaune (Rea). Selon la légende, un couple vivant sur l’île de Maiao mit au monde un œuf. Le mari le prit et le déposa dans une grotte. A son éclosion, un lézard jaune apparut. Le couple l’appela Moorea et l’éleva jusqu’à ce qu’il soit grand. Devenu immense, ses parents prirent peur et décidèrent de l’abandonner, fuyant sur une pirogue. Ne voyant plus revenir ses parents, Moorea se dit qu’ils l’avaient abandonné et plongea dans l’océan et nagea vers le levant. Il rencontra trois forts courants et se noya dans le troisième. Son corps dériva et s’échoua sur les rivages d’Aimeho, ancien nom de l’île. Deux pêcheurs trouvèrent son corps et avertir la population de leur trouvaille en criant « Mo’o rea ! Un lézard jaune ! » 

 Pelé, déesse du feu et des volcans

Le volcan, lié à la déesse Pélé, Pele-honua-mea « Pélé de la Terre Sacrée », est un lieu sacré dans la mythologie polynésienne. Père – « rougeoiement du feu » – est née dans la vallée de Papeno’o à Tahiti. En raison de conflits permanents, elle est chassée par sa sœur Namaka, déesse de l’eau et se réfugie à Hawaï où elle prend le nom de Pélé. Dans la vallée de Papeno’o, au moment de son départ, la reine de la vallée laisse une grande pierre projetée du volcan et confie à une chenille magique son feu pour protéger sa vallée. La chenille se dessine sur le flanc d’une des montagnes entourant la vallée. Une autre montagne représente les cheveux – Rouru o père – de la déesse. La couleur de la terre ocre rouge est le signe de la présence de la déesse du feu. Une cérémonie de recueillement sur la pierre – Te Opuri a Père –  a lieu chaque année sur laquelle sont déposées des offrandes.

Tout est présent sur cette terre chaleureuse pour renouer avec les dimensions sacrées de la féminité. L’accueil y est amical et souriant. Que ce soit dans les boutiques, les restaurants ou ailleurs, je suis accueillie avec des « ma chérie » qui réchauffent le cœur de la petite fille intérieure. Le tutoiement est de rigueur pour tous et rapproche d’emblée.

La beauté s’y dévoile sous différentes expressions. La beauté des femmes, des danses, des chants et de la musique au son du tambour –Te Pahu– et Ukulélé ainsi que celle des paysages époustouflants, transportent dans un autre univers. Mon âme savoure cette splendeur. La nature abondante y est encore préservée. Les femmes, belles dans leur féminité, se parent de fleurs ou couronnes sur la tête et colliers de perles ou coquillages. Les hommes aussi portent couronnes de fleurs et colliers. Les tatouages ​​sont également signes de beauté et racontent l’histoire personnelle de chacun. Ils symbolisent le lien entre le Ciel et la Terre. Cette beauté venant du « mana » – énergie sacrée du Ciel – transperce de sa force.

Le Sacré se perçoit dans tous les éléments, arbres, pierres et montagnes et ses « marae », lieux de culte en plein air. Monuments consacrés au Dieu et à la Déesse, les marae sont protégés par le « tapu », interdit absolu et sacré, dont la transgression attire la malédiction. Considérés comme des espaces qui réveillaient la conscience, ils étaient le point de rencontre entre le monde visible et invisible. Construits en pierre, sans ciment, chaque pierre avait un caractère sacré.

Les Polynésiens communiquent les expressions sacrées de leur culture ancestrale par les chants, la musique et la danse. Avec le « ’Ori Tahiti » – danse tahitienne – ils célèbrent leur union avec le « Fenua », la terre originelle et ses éléments. Frappant leurs pieds au sol, ils font monter en eux la kundalini de la Terre. Leurs mains racontent une histoire, souvent liée à la mer, invitant le « Mana », le Souffle de Vie, à jaillir de la mer, à descendre des montagnes et à rayonner dans chaque âme.

Les dauphins se manifestent dans ma vie

Chacun possède son propre rapport à l’eau. Le mien se vit plus en termes d’appréhension que de sérénité. Bien que, très attirée par l’eau, ma peur m’empêche cependant de l’associer à la notion de plaisir. Mettre la tête sous l’eau et nager là où je n’ai pas pied en mer restent de grands obstacles. Les vagues dans lesquelles je peux me noyer créent un intense stress. 

Les dauphins se manifestent à moi par les rêves. Leurs incitations insistantes dans lesquelles ils viennent me chahuter, jouer avec moi et même se glisser en moi, me convainquent de franchir le pas pour vivre une expérience unique. Je me prépare en prenant des cours d’aquapalm et en apprenant à respirer sous l’eau. Je sais que je serai accompagnée par des guides de qualité et je décide de faire confiance.

Dans la Baie de Sataya, lieu magique où se regroupent les dauphins, les eaux de la Mer Rouge sont chaudes et très salées. Elles me portent à souhait et ouvrent l’accès à de nouvelles sensations. Je n’ai pas d’attente. Je suis tellement reconnaissante d’être là sur ce superbe et confortable bateau dont les membres d’équipage égyptiens sont des plus accueillants et attentionnés.

Les dauphins décident de la rencontre. Lorsque le groupe est trop dans l’attente, les dauphins ne se montrent pas. Dès que nous retrouvons notre joie d’être là où nous sommes, sans attente aucune, les dauphins viennent jouer autour du bateau. Ils nous apprennent le respect et l’humilité.

La rencontre est prodigieuse. Etre entourée de centaines de dauphins qui jouent, dansent, font l’amour ou sautent hors de l’eau est divin. Ils se déplacent en bancs et s’approchent tout près de mon visage parfois, me regardent dans les yeux et voient mon âme, me frôlent le bras ou me surprennent par en dessous ou sur le côté. J’ai la sensation de ne faire qu’un avec eux. Ils sont la perfection incarnée. Littéralement captivée par la douce et enveloppante énergie des êtres dauphins, je suis transportée dans la mémoire de mon passé d’enfant où seule la joie de vivre m’animait. La petite fille intérieure pétille de bonheur. Elle retrouve ses grands moments d’amusements et de liberté. La douce rêverie poétique de l’enfance !

Lors de la dernière journée en mer, je me laisse flotter sur l’eau. Je ressens ses bercements et j’ai la sensation de commencer à m’endormir. J’entends au profond de moi mon dauphin intérieur : « Laisse-toi porter par les vagues sans craindre quoi que ce soit, ose être qui tu es, tu es à ta place. Tout est simple. L’amour poursuit son œuvre. Autorise-toi à t’installer dans la grâce. Tu es dans ta richesse et ton abondance. » 

Retisser le lien à la Nature et à sa nature

Je me suis souvent projetée au cœur de la forêt amazonienne à l’écoute de la Nature. Le besoin de revenir au silence et à la paix s’est rappelé à moi. Retisser le lien à la Nature et à ma nature profonde de femme rétablira un vrai contact avec moi-même.

Vivant en pleine campagne jusqu’à l’âge adulte, j’ai un respect profond tant pour la Terre que pour le Ciel et ses Étoiles. Cela m’a été transmis par mon grand-père maternel avec qui nous vivions, un homme discret et d’une grande sagesse.

Mon engagement dans la vie trépidante m’a en partie éloignée de ce lien à la nature. Il a eu pour conséquence de ne jamais me sentir à ma place. Coupée de ces racines, je n’avais d’autre alternative que celle de m’évader vers de plus hautes sphères en quête d’une nourriture ressourçante. Je dois reconnaître que je n’habitais pas réellement mon corps de femme ou en tout cas que je faisais des allers-retours constants entre la Terre et les Étoiles.

A peine arrivée à Lima, je me sens appelée à rejoindre la Vallée Sacrée des Incas en pays quechua. Je ressens que c’est un des moments les plus importants du voyage. Dans cette Vallée Sacrée qui abrite l’essentiel des sites Incas, je ressens une grande paix. Je retrouve les montagnes, la verdure et découvre le peuple quechua. Les anciens discutent assis sur un banc dans des parcs verdoyants. De nombreuses femmes arborent le festoyant costume traditionnel aux multiples couleurs. Les fêtes, la danse et la musique sont là. C’est un monde artistique où se mélangent couleurs, sons et odeurs. Je me sens chez moi. Mon  âme est en joie. Tout appelle à la paix et au recueillement.

Dans les ruines Incas de la forteresse d’Ollantaytambo, village situé sur la route du Machu Picchu, au Baño de la Ñusta[i] au Temple du Soleil, je me sens aspirée par le cœur de la Terre-Mère. Je vais vivre ma première grande expérience que je pourrais qualifier de mystique. 

Assise sur un muret, je me sens hors du temps et de l’espace. Je suis dans un état second, comme hypnotisée. Ma conscience entre dans une autre dimension. Des images surgissent. Mon âme veut descendre dans mon corps jusque dans les pieds. Je me relie plus profondément à elle par mes racines qui descendent de mes pieds dans le sol jusqu’à atteindre les profondeurs du ventre de la Terre. Je me laisse entraîner dans les entrailles de la Terre. Je sens l’énergie d’amour inconditionnel circuler dans mes mollets, puis dans mes pieds posés pleinement sur le sol. Une sorte de vertige me saisit à tant de profondeur.

Un fil d’amour avec une Mère aimante se reconstruit. Déesse péruvienne de la Terre, créatrice des montagnes andines, elle embellit généreusement la vie de ses enfants. Honorée d’être une de ses filles, je la remercie de m’accueillir et de me permettre de vivre ces moments de béatitude.

[i] Là où la Princesse se baignait