Retisser le lien à la Nature et à sa nature

Je me suis souvent projetée au cœur de la forêt amazonienne à l’écoute de la Nature. Le besoin de revenir au silence et à la paix s’est rappelé à moi. Retisser le lien à la Nature et à ma nature profonde de femme rétablira un vrai contact avec moi-même.

Vivant en pleine campagne jusqu’à l’âge adulte, j’ai un respect profond tant pour la Terre que pour le Ciel et ses Étoiles. Cela m’a été transmis par mon grand-père maternel avec qui nous vivions, un homme discret et d’une grande sagesse.

Mon engagement dans la vie trépidante m’a en partie éloignée de ce lien à la nature. Il a eu pour conséquence de ne jamais me sentir à ma place. Coupée de ces racines, je n’avais d’autre alternative que celle de m’évader vers de plus hautes sphères en quête d’une nourriture ressourçante. Je dois reconnaître que je n’habitais pas réellement mon corps de femme ou en tout cas que je faisais des allers-retours constants entre la Terre et les Étoiles.

A peine arrivée à Lima, je me sens appelée à rejoindre la Vallée Sacrée des Incas en pays quechua. Je ressens que c’est un des moments les plus importants du voyage. Dans cette Vallée Sacrée qui abrite l’essentiel des sites Incas, je ressens une grande paix. Je retrouve les montagnes, la verdure et découvre le peuple quechua. Les anciens discutent assis sur un banc dans des parcs verdoyants. De nombreuses femmes arborent le festoyant costume traditionnel aux multiples couleurs. Les fêtes, la danse et la musique sont là. C’est un monde artistique où se mélangent couleurs, sons et odeurs. Je me sens chez moi. Mon  âme est en joie. Tout appelle à la paix et au recueillement.

Dans les ruines Incas de la forteresse d’Ollantaytambo, village situé sur la route du Machu Picchu, au Baño de la Ñusta[i] au Temple du Soleil, je me sens aspirée par le cœur de la Terre-Mère. Je vais vivre ma première grande expérience que je pourrais qualifier de mystique. 

Assise sur un muret, je me sens hors du temps et de l’espace. Je suis dans un état second, comme hypnotisée. Ma conscience entre dans une autre dimension. Des images surgissent. Mon âme veut descendre dans mon corps jusque dans les pieds. Je me relie plus profondément à elle par mes racines qui descendent de mes pieds dans le sol jusqu’à atteindre les profondeurs du ventre de la Terre. Je me laisse entraîner dans les entrailles de la Terre. Je sens l’énergie d’amour inconditionnel circuler dans mes mollets, puis dans mes pieds posés pleinement sur le sol. Une sorte de vertige me saisit à tant de profondeur.

Un fil d’amour avec une Mère aimante se reconstruit. Déesse péruvienne de la Terre, créatrice des montagnes andines, elle embellit généreusement la vie de ses enfants. Honorée d’être une de ses filles, je la remercie de m’accueillir et de me permettre de vivre ces moments de béatitude.

[i] Là où la Princesse se baignait

 

 

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